mardi 29 janvier 2013

Et pourtant, ils lisent...

    Le dernier livre que j'ai lu est un ouvrage sociologique sur lequel je devais rendre un dossier à un de mes professeurs. Cependant, j'ai personnellement choisi ce livre car le sujet m'intéressait beaucoup. 


La quatrième de couverture :

    Il court sur l'état de la lecture en France les propos les plus alarmistes. Et l'on a raison de s'en préoccuper : c'est un enjeu national. Encore faut-il éviter, sur une matière aussi sérieuse, les propos de café du commerce. Voici du solide : une enquête de quatre ans auprès de 1200 élèves. La plus ample et méthodique qui ait jamais été entreprise en France. Les résultats sont surprenants. Oui, les jeunes lisent. Ils lisent au collège, et surtout, à ce stade, ils lisent pour eux-mêmes. Mais la rupture avec le lycée est nette. Au collège, lecture personnelle et lecture scolaire se recoupent largement. Au lycée, elles se différencient et ne font pas nécessairement bon ménage. Plus longtemps les élèves séjournent à l'école et moins ils lisent pour eux-mêmes. On peut réussir dans les études et ne pas lire. On peut aussi lire et ne pas réussir. L'école forme pourtant des lecteurs, même si beaucoup s'écartent du modèle littéraire traditionnel. Un livre dérangeant et nuancé. Un instrument remarquable pour connaître ce que nos enfants ont réellement en tête.



Mon analyse :

    Christian Baudelot, le directeur d'édition, est un sociologue français contemporain qui aime aller à contre-courant. Pour lui, l'important est de comprendre les minorités et des les intégrer dans la société. Il est également agrégé en Lettres classiques. Ces deux cursus le mènent, avec l'aide de deux de ses élèves, Marie Cartier et Déprez Christine, à faire une étude de quatre ans sur un échantillon de 1200 élèves venant de trois collèges différents au sein de trois académies. Son but ? Savoir si les dires alarmistes sur la condition de la lecture en France sont fondés. Grâce à des questions précises, visant à connaître les lectures, leurs fréquences, leurs genres, leurs raisons, ils dressent des catégories d'élèves, selon leur sexe et leur milieu social de provenance. 
Il en ressort que les adolescents lisent, et de plus en plus depuis une vingtaine d'années. Les chercheurs distinguent pourtant deux temps : celui du collège et celui du lycée. Au collège, les élèves ne font pas la différence entre livres scolaires et livres de loisir. Ce qu'ils recherchent, c'est le plaisir. A l'époque de l'enquête, l'auteur le plus lu est Stephen King. Les élèves privilégient donc la science-fiction ainsi que le roman policier. Mais ces lectures sont mêlées à des grands noms littéraires dont Maupassant, Zola et Christie. Les collégiens recherchent donc l'échappatoire à leur quotidien. Au lycée, la tendance s'inverse. En littérature, le professeur cherche à apprendre aux élèves les clés pour l'analyse littéraire, à commencer par la différenciation entre panthéon littéraire et paralittérature. Se crée alors une rupture entre lecture ordinaire et lecture savante. Les lycéens rejettent majoritairement les livres scolaires, perçus comme ennuyeux et difficiles à appréhender. Mais ils lisent également moins, privilégiant le cercle social à la lecture, vue comme un loisir intime obligeant à se replier sur soi-même. C'est alors que les chercheurs mettent au jour un élément surprenant : plus on fait d'études, moins on lit. Par manque de temps, par dégoût de l'obligation de lire. Pourtant, les capacités critiques littéraires restent ancrées chez les élèves.
Cependant, l'élément principal à retenir, c'est que les adolescents lisent plus qu'avant. Alors pourquoi ces propos alarmistes de la part des intellectuels de la littérature et des médias ? Baudelot l'explique simplement par le fait que les statistiques sont analysées afin de leur faire dire ce qu'on veut. Pour Baudelot et ses étudiantes, plus de 60% des adolescents lisent de façon plus ou moins régulière. Là où les intellectuels s'égarent, c'est dans la confusion qu'ils font entre littérature et lecture. En effet, le panthéon littéraire est de moins en moins au goût des adolescents.

Mon avis :

    Enfin ! Il était temps qu'une analyse neutre se fasse sur les conditions culturelles des élèves. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais personnellement j'en ai marre qu'on mette d'un côté l'élite cultivée et de l'autre les ZEP violents. Je suis moi-même issue d'une ZEP, je me suis donc sentie particulièrement concernée par cette enquête. OUI, les jeunes lisent. Peut-être pas des oeuvres appartenant à la culture littéraire, mais pas non plus seulement des bandes dessinées ou des mangas. Ils cherchent à des oeuvres répondant à leurs attentes de divertissement ou à leurs réponses sur la vie. Pour cela, ils se tournent vers la science-fiction, les romans policiers, les témoignages, et parfois même les oeuvres réalistes dont celles de Zola. La lecture n'est pas en danger.
Pour ma part, je pense simplement qu'il serait temps de renouveler le panthéon littéraire enseigné au collège et au lycée, et de faire place à des oeuvres plus jeunes qui correspondraient plus aux attentes des élèves et leur permettraient de prendre goût à la lecture.


BAUDELOT Chrisitan, CARTIER Marie, DEPREZ Christine. Et pourtant, ils lisent... Paris : Edition du Seuil, 1999. 246p. (coll. L'Epreuve des faits).

8 commentaires:

  1. J'aime l'analyse que tu en as fait, et ton opinion. Même si par contre ce ne sera pas une de mes futures lectures ;)
    Ma sœur est prof de français au collège et me disait qu'elle n'avait pas e choix que d'enseigner des classiques. Mais elle aime aussi se faire plaisir en mettant de jeunes œuvres. Je lui parlerai de ton blog tiens ;) bisous!

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    1. Oh merci Chouchoute :D
      Je sais qu'ils doivent enseigner un programme mais selon les thématiques ils pourraient diversifier ^^

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  2. Je crois aussi qu'ils ne faut pas s'inquiéter des lectures de son enfant que ce soit de la BD, du Stephen King ou du Harry Potter. L'important est qu'ils prennent du plaisir à lire. On peut lire du Zola à partir de 40 ans, ça ne fait pas de nous une moins bonne personne :)

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    1. Je suis tout à fait d'accord. Même si je pense qu'il est préférable de privilégier au moins du roman de jeunesse. Néanmoins, la lecture de quelques classiques est indispensable pour sa culture scolaire. Il faudrait trouver un juste milieu :)

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  3. Tiens d'ailleurs je repense à ça, et pourquoi pas attribuer des systèmes de notes à tes livres, plus ou moins par idée, du genre :
    Ambitieux : 6/10
    Humour : 3/10
    Saisissant : 7/10 etc...

    Je sais pas si je suis super claire, mais justement, ça pourrait faire une jolie synthèse à la fin ;)

    (c'est une idée hein ^^)

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    1. C'est une bonne idée mais j'aime moyen ce système. Je trouve ça flou. Et puis j'aime pas les chiffres, je préfère les mots :P

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    2. ahah ^^ d'accord
      ça doit être mon côté trop mathématique :p
      Bisous

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